Envie de Thriller ? A lire Alec COVIN, deux et demi ou le roman du Diable.

Ça commence par des clichés : un couple de lesbiennes, dont une écrivain en panne d'inspiration, sont invitées par un couple de sexagénaires décadents à résider dans une villa isolée dans la forêt de Fontainebleau. Le climat est idyllique, la villa a des baies vitrées et une piscine, les deux dames s'aiment dans l'écrin ombragé de la maison.
L'évènement romanesque, bien sûr, c'est le retour de l'inspiration.
Mystérieusement, la maison semble éveiller une folie créatrice chez les artistes qui l'habitent et les pousse hors des limites de leur art. Grace, auteur de polars bien pensants et besogneux se surprend soudain à créer, dans une écriture hallucinée et compulsive, un univers romanesque où le mal fait jouissance se développe en sacrifices humains et orgies barbares. C'est alors que l'écriture d'un deuxième roman s'inscrit dans le roman. Comme on s'y attend, les éléments du roman qu'écrit Grace se croisent avec l'atmosphère progressivement angoissante qui envahit la maison, comme si le roman en train de naître devenait l'anticipation et l'antichambre du réel.
L'originalité de ce roman tient à la manipulation très subtile des clichés littéraires et des codes génériques qui déjouent les attentes de lecture. Entre thriller psychologique et récit fantastique, l'hésitation est maintenue jusqu'à la dernière page.
Le lecteur rentre d'autant plus dans la description brutale de scènes violentes et sadiques - dont Eyes Wit shut n'est, croyez-moi, qu'une coulisse bienséante - qu'il espère le salut des deux héroïnes et s'accroche aux clichés du genre pour apprivoiser ses angoisses. La chute est inattendue, désespérée, lumineuse !
@ameleia
Article paru dans le MAGAZINE DES LIVRES n°11.L'évènement romanesque, bien sûr, c'est le retour de l'inspiration.
Mystérieusement, la maison semble éveiller une folie créatrice chez les artistes qui l'habitent et les pousse hors des limites de leur art. Grace, auteur de polars bien pensants et besogneux se surprend soudain à créer, dans une écriture hallucinée et compulsive, un univers romanesque où le mal fait jouissance se développe en sacrifices humains et orgies barbares. C'est alors que l'écriture d'un deuxième roman s'inscrit dans le roman. Comme on s'y attend, les éléments du roman qu'écrit Grace se croisent avec l'atmosphère progressivement angoissante qui envahit la maison, comme si le roman en train de naître devenait l'anticipation et l'antichambre du réel.
L'originalité de ce roman tient à la manipulation très subtile des clichés littéraires et des codes génériques qui déjouent les attentes de lecture. Entre thriller psychologique et récit fantastique, l'hésitation est maintenue jusqu'à la dernière page.
Le lecteur rentre d'autant plus dans la description brutale de scènes violentes et sadiques - dont Eyes Wit shut n'est, croyez-moi, qu'une coulisse bienséante - qu'il espère le salut des deux héroïnes et s'accroche aux clichés du genre pour apprivoiser ses angoisses. La chute est inattendue, désespérée, lumineuse !
@ameleia